
Thérapie brève --> TCC - Thérapie Cognitivo Comportementale et EMDR
Si vous ne l'avez pas lu, n'hésitez pas à aller voir également l'article sur les traumatismes et la résilience.
Pour aller plus loin, on va voir ici que tout traumatisme peut potentiellement créer une ou plusieurs croyances négatives ancrées qu’il est nécessaire d’aller défaire au risque de se retrouver bloquer.
On va aborder ici la thérapie Cognitivo Comportementale, l'EMDR
Vous retrouverez d'autres artciles sur l'hypnothérapie également considérée comme une thérapie brève et l'EFT par ex ou encore La PNL et la CNV qui sont des outils extrêment puissants également que je vous présente également dans les artciles sur ce site !
La TCC - Thérapie Cognitivo Comportementale
- Traitement des souvenirs non digérés du passé -
La TCC est une thérapie brève, validée scientifiquement, qui porte sur :
les interactions entre pensées, émotions et comportements.
Ces thérapies se concentrent sur les problèmes actuels de la personne, tout en prenant en compte leurs causes historiques.
Elles aident à progressivement dépasser les symptômes invalidants et visent à renforcer les comportements adaptés.
Une TCC s’appuie sur différentes techniques qui aident le patient à identifier les mécanismes à l’origine de ses difficultés, à expérimenter de nouveaux comportements et à sortir progressivement de cercles vicieux qui perpétuent et aggravent la souffrance psychique.
Elle aide la personne à mieux comprendre les schémas de pensées négatives à l’origine de comportements inadaptés (ex : phobie) qui peuvent être source de détresse psychique.
Les TCC sont indiquées pour toute personne en souffrance, enfant, adolescent, adulte, et personne âgée, désireuse de retrouver un mode de vie autonome et suffisamment motivée pour s’investir dans un programme de soin qui nécessite une implication pendant et entre les séances.
Qu’est-ce que la thérapie cognitivo-comportementale?
La TCC est une forme de thérapie moderne, structurée et validée scientifiquement pour de nombreux troubles psychologiques. La TCC distingue trois grands domaines de la vie psychique :
--> les émotions,
--> les pensées (cognitions)
--> et les comportements.
Ces trois éléments s’influencent mutuellement un à un. Ainsi, nos pensées influencent et modifient nos comportements et nos émotions mais elles sont également influencées par nos comportements et nos émotions en retour. Bien sûr, il en va de même pour les relations réciproques entre les comportements et les émotions.
Comme il est très difficile de changer une émotion (par exemple l’anxiété) en cherchant à agir directement sur elle, la TCC propose de commencer par changer la manière de penser et les comportements de la personne.
Prenons un exemple très classique d’une personne qui consulte un psychologue car elle ne peut plus prendre le métro depuis quelques mois. Nous retrouvons en général sans difficultés les trois composantes suivantes de la vie psychique :
émotions : peur intense au cours d’attaques de panique lors de déplacements antérieurs en métro.
pensées : perceptions d’une catastrophe imminente, d’un danger pour sa vie ou sa santé lors de ces expériences et ensuite.
comportements : classiquement, la personne quitte le métro qu’elle perçoit dangereux au plus vite (comportement de fuite) et ne le reprend plus (comportement d’évitement) ce qui produit à la fois du soulagement, en même temps que cela perpétue la peur irrationnelle d’être en danger dans le métro.
C’est pourquoi cette personne consultante en TCC serait d’abord invitée à modifier sa manière de percevoir la situation (pensées) dans un sens moins catastrophique. Ensuite, le psychologue lui proposerait de changer sa façon d’agir face aux déplacements en métro (comportements) en lui faisant réutiliser progressivement ce moyen de transport.
Bienfaits de la thérapie cognitive et comportementale
1. Réduit l'anxiété
Selon le travail publié dans Dialogues in Clinical Neuroscience, les études autour de la TCC conclut à son efficacité incontestable pour les troubles liés à l'anxiété, notamment les troubles paniques, les troubles anxieux généralisés, les troubles d'anxiété sociale, les troubles obsessionnels compulsifs et le syndrome de stress post-traumatique. Dans l'ensemble, la TCC démontre à la fois son efficacité dans les essais contrôlés randomisés et son efficacité dans des milieux naturalistes entre les patients atteints d'angoisse et les thérapeutes.
Les chercheurs ont constaté que la TCC fonctionne bien comme un remède naturel pour l'anxiété, car elle comprend diverses combinaisons des techniques suivantes: psychoéducation sur la nature de la peur et de l'anxiété, auto-surveillance des symptômes, exercices somatiques, restructuration cognitive (par exemple déconfirmation) , L'image et l'exposition in vivo aux stimuli craints (traitement de l'exposition), le sevrage des signaux de sécurité inefficaces et la prévention des rechutes.
2. Diminue les symptômes de la dépression
La thérapie cognitivo-comportementale est l'un des traitements les plus efficaces contre la dépression. Des études montrent que la TCC aide les patients à surmonter les symptômes de la dépression, comme le désespoir, la colère et le manque de motivation, et réduit leur risque de rechute dans le futur.
On pense que la TCC fonctionne très efficacement notamment du fait des changements dans la cognition (pensées) qui alimentent des cycles vicieux de sentiments négatifs et de ruminations.
La recherche publiée dans le journal Cognitive Behavioral Therapy for Mood Disorders a révélé que la TCC agit également tellement bien en prévention contre les épisodes aigus de dépression qu'elle peut être utilisée en complément ou même en substitut des médicaments antidépresseurs.
La TCC s'est également révélée prometteuse comme approche pour aider à lutter contre la dépression post-partum et en complément du traitement médicamenteux pour les patients bipolaires.
3. Aide à traiter les troubles de l'alimentation
Le Journal of Psychiatric Clinics of North America rapporte que les troubles de l'alimentation sont l’une des difficultés où la TCC peut se montrer la plus efficace.
La TCC peut aider à résoudre la psychopathologie sous-jacente des troubles de l'alimentation et remet en question la surévaluation de la forme et du poids.
Cela permet aussi d’améliorer le contrôle des impulsions afin de prévenir la frénésie ou la purge, réduire les sentiments d'isolement et aider les patients à se sentir plus à l'aise autour des «aliments déclencheurs».
La thérapie cognitive est devenue le traitement de choix pour traiter la boulimie nerveuse et les "troubles de l'alimentation non spécifiés", les deux diagnostics les plus courants du trouble de l'alimentation. Il est également prouvé qu’elle sera utile pour traiter environ 60 pour cent des patients atteints d'anorexie, considérée comme l'une des maladies mentales les plus difficiles à traiter.
4. Aide à améliorer l'estime de soi et la confiance
Même si vous ne souffrez pas de problèmes mentaux graves, la TCC peut vous aider à remplacer des pensées négatives et destructives qui conduisent à une faible estime de soi avec des affirmations positives et des attentes positives. Cela peut ouvrir de nouvelles perspectives pour gérer le stress, améliorer les relations et accroître la motivation pour essayer de nouvelles choses.
5. Réduit les comportements addictifs et la toxicomanie
La recherche a montré que la TCC est efficace pour aider à traiter l’addiction au cannabis et d'autres dépendances aux drogues, comme la dépendance aux opioïdes et l'alcool, ainsi que d'aider les gens à cesser de fumer des cigarettes et des jeux de hasard.
Les études publiées dans le Oxford Journal of Public Health impliquant des traitements pour cesser de fumer ont révélé que les compétences d'adaptation acquises au cours des sessions de TCC étaient très efficaces pour réduire les rechutes chez les personnes en sevrage tabagique et semblent être supérieures aux autres approches thérapeutiques.
À ce jour, plus de 332 études médicales et 16 examens quantitatifs ont examiné les effets de la TCC. Des études ont révélé que chez les personnes qui ont terminé des programmes de TCC et ensuite subi des scans cérébraux, la TCC est en fait capable de modifier positivement les structures physiques dans le cerveau.
La TCC peut fonctionner rapidement, aider les patients à se sentir mieux et ressentir une diminution des symptômes dans un court laps de temps (quelques mois, par exemple).
Comment se déroule une séance de thérapie cognitive et comportementale ?
Un psychologue ou psychothérapeute spécialisé en thérapie cognitive et comportementale aura reçu une formation spéciale et continue à se former en permanence.
Bien que les sessions puissent varier bien évidemment d’un thérapeute à un autre, elles suivent le plus souvent un schéma commun:
La session commence par une vérification de votre état/de votre humeur et de vos symptômes. Ensemble, vous et votre thérapeute fixeront un ordre du jour pour la séance.
Une fois l'ordre du jour fixé, vous passez en revue la session précédente afin de pouvoir passer à la nouvelle.
Vous examinez vos exercices effectués et discutez des problèmes rencontrés et de vos réussites. Ensuite, vous vous tournez vers les questions de l'ordre du jour. Les nouveaux exercices sont fixés. La session se termine avec le thérapeute en résumant la session et en recueillant les commentaires. du patient. Un entretien dure environ une heure, mais encore une fois cela dépend du thérapeute !
Qu'est-ce que la restructuration cognitive?
La restructuration cognitive se réfère au processus de la TCC qui consiste à identifier et modifier les pensées négatives qui contribuent au développement de la dépression. Cela se fait en collaboration avec le patient et le thérapeute, souvent sous la forme d'un dialogue.
La réponse "Je suis stupide, je suis nulle..." est un exemple de pensée automatique.
Les patients souffrant de dépression peuvent avoir des pensées automatiques en réponse à certaines situations. Ces pensées sont automatiques dans la mesure où elles sont spontanées, négatives et ne sortent pas d'une pensée ou d'une logique délibérée. Elles sont souvent étayées par une hypothèse négative ou dysfonctionnelle qui guide la façon dont les patients se voient, la situation ou le monde qui les entoure.
Entre l’hypnose et la thérapie cognitive et comportementale, il y a également l’EMDR
une thérapie psycho neurobiologique basée sur la stimulation sensorielle.
L'EMDR
EMDR Ou eye movement desensitization and reprocessing c’est à dire l'intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires ou encore désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires, technique proposée comme thérapie pour la première fois en 1987 par la thérapeute Francine Shapiro aux États-Unis. Voir aussi D. SERVAN SCHREIBER “guérir”
La vocation principale de l'EMDR est le traitement des réseaux de mémoires dysfonctionnels, lors d’ESPT (état de stress post traumatique) tels qu'ils se manifestent en premier lieu à l'occasion de traumatismes psychiques et ensuite dans l'ensemble de la pathologie (phobies, certaines dépressions, etc.).
La thérapie EMDR utilise une stimulation sensorielle bi-alternée (droite-gauche) qui se pratique par mouvements oculaires – le patient suit les doigts du thérapeute qui passent de droite à gauche devant ses yeux, on utilise aussi des stimuli auditifs ou même tactiles, afin d’effacer la charge négative de l'événement dont on va chercher à se réprésenter avec un maximum de sens, visuel, émotionnel, cognitif et physique.
On parle de degré d’inconfort qui doit être évalué et ré évaluer par la biais des images, émotions, pensées, sensations, quand on évoque le souvenir et à la fin celui-ci ne doit plus réactiver d’émotions ou de sensations désagréables.
Quels sont les points communs entre EMDR et TCC ?
Ce sont tout d’abord deux types de thérapie qui ont fait la démonstration de leur efficacité dans de multiples études scientifiques.
EMDR et TCC ont également en commun d’envisager la relation thérapeutique entre le client et le thérapeute de manière similaire, à savoir comme une relation de collaboration non hiérarchique. Il n’y a pas d’un côté un professionnel omniscient et de l’autre une personne dont l’avis sur ses difficultés ne comptent pas.
Bien au contraire, le thérapeute et client travaillent ensemble sur le problème ou la problématique à résoudre, en échangeant leurs idées et leurs hypothèses sur le traitement en cours.
De plus, ce sont deux formes de thérapie structurées et pragmatiques, une direction et un objectif thérapeutique sont fixés au début du traitement.
La thérapie n’est pas alors simplement une relation de soutien où le client vient parler des problèmes qu’il a affrontés durant la semaine ou la quinzaine écoulée. Et il recommence à la séance suivante. Finalement, la thérapie ne résoud de cette manière aucun des problèmes qui ont conduit la personne à consulter et même, dans une certaine mesure, elle a créé un autre problème. En effet, la personne est devenu dépendante de l’écoute bienveillante de son thérapeute et se trouve de ce fait encore moins autonome qu’avant la thérapie.
Enfin, EMDR et TCC partagent comme technique d’intervention une part d’exposition. L’exposition confronte délibérément la personne à l’objet de sa crainte. Ainsi, l’exposition est en quelque sorte le contraire du comportement d’évitement présenté plus haut.
Quelles sont les différences entre EMDR et TCC?
Il y a deux critiques qu'on peut faire à la TCC dans sa version traditionnelle.
Tout d’abord, l’histoire de vie de la personne n’a qu’une importance très relative pour la conduite du traitement.
Le thérapeute cognitivo-comportemental établit sa compréhension des difficultés de son client à partir d’une grille de lecture (appelée “analyse fonctionnelle”) qui prend essentiellement en compte les émotions, les pensées et les comportements au présent par rapport au motif de consultation.
Cette approche ultra-pragmatique voudrait que l’on s’occupe principalement des facteurs de maintien tels qu’ils sont identifiables dans la vie de la personne, à savoir comment la personne agit (comportements) et perçoit les choses (pensées) aujourd’hui lorsque le problème se présente.
Cette conception se fait souvent au détriment d’un travail en profondeur sur les racines sous-jacentes des symptômes, qui ne sont pas adressées et donc pas traitées.
Donc comme à mon habitude je prends ce qu'il y a de bien et on complète ! On sort des cases toutes faites ... Chez moi il n'y aura pas de grille de lecture et d'analyse fonctionnelle au sens strict du terme ;-)
On travaille sur le problème au présent mais on profite pour faire un déherbage et un netoyage de racines également !
Une autre critique concerne la restructuration cognitive. Cette dernière est la technique qu’utilise la TCC pour changer les croyances irrationnelles de la personne. Ainsi, pour reprendre l’exemple du patient qui souffre d’attaques de panique dans le métro, le thérapeute cognitivo-comportemental va lui apprendre à modifier sa manière de penser lorsqu’une crise se présente. Le client est d’abord invité à identifier son monologue intérieur catastrophiste (par exemple “je vais mourir, m’étouffer, faire une crise cardiaque, perdre le contrôle” etc.) et à le changer (“Ces sensations sont inconfortables mais elles ne sont pas dangereuses“, “j’ai déjà eu de nombreuses attaques de panique et rien de grave n’est arrivé pour ma santé physique ou mentale” etc.). Bien que parfois efficace, et reconnue comme telle, cette technique est loin de convenir à tous les clients dont beaucoup comprennent rationnellement le caractère excessif de leurs pensées mais n’éprouvent pas émotionnellement l’impact d’en changer pour d’autres plus réalistes.
A l’inverse, la thérapie EMDR cible directement les sources historiques dans la vie de la personne de ses difficultés. C’est donc une thérapie de la mémoire pour l’essentiel et donc du passé en tant que ce passé, irrésolu, continue d’affecter la personne dans sa vie présente. Ce processus est souvent à la fois émotionnel, physiologique et cognitif. C’est ce qui en assure sa force immense de changement. Comme par ailleurs il se produit spontanément au cours du retraitement et donc sans intervention du thérapeute, son impact en est décuplé et les changements n’ont pas le caractère parfois artificiel qui caractérise la restructuration cognitive (le client essayant de se “convaincre” de son nouveau monologue intérieur).
Par exemple, il est fréquent que l’on identifie dans le trouble d’anxiété sociale des expériences d’intimidation scolaires. Sans un travail d’intégration des souvenirs les plus douloureux de cette période de la vie de la personne on n’obtient souvent que des progrès en surface, certes appréciables (par exemple un meilleur contact oculaire en situation sociale, une diminution des évitements des situations sociales, etc.), mais insuffisants à changer l’image négative que la personne s’est construite d’elle-même.
La thérapie EMDR n’est pas une forme de thérapie cognitivo-comportementale
Si l’EMDR était une une forme de thérapie cognitivo-comportementale son mécanisme d’action principal serait celui connu en psychologie sous le nom d’extinction. L’extinction est tout simplement la disparition d’une réponse émotionnelle apprise à un stimulus répété. Or, la recherche démontre que dans le cas de la thérapie EMDR c’est plutôt la reconsolidation de la mémoire qui est le mécanisme à l’oeuvre. Ainsi, les souvenirs travaillés lors des séances EMDR ne sont pas simplement désensibilisés comme dans une thérapie cognitivo-comportementale mais reconsolidés, c’est-à-dire que l’inscription dans la mémoire du souvenir a été véritablement modifiée.
La thérapie EMDR modifie donc les apprentissages émotionnels fondamentaux qui sont responsables des troubles psychologiques alors que la TCC semble seulement créer un nouvel apprentissage émotionnel qui va entrer en concurrence avec le premier mais sans modifier celui-ci.
C’est aussi pour cette raison que les thérapeutes EMDR parlent d’intégration. En retraitant les souvenirs douloureux ou traumatiques, la personne semble se réapproprier les aspects de son histoire de vie même les plus pénibles. Ce traitement est donc plus que cesser de souffrir à l’évocation de tel ou tel souvenir (désensibilisation). L’intégration donne l’impression d’une croissance personnelle parce que le sentiment d’identité est vécu comme plus stable et plus solide.
Quel choix pour privilégier une thérapie EMDR à une TCC?
La psychothérapie est une affaire de rencontre entre deux individus et, il faut le redire, la confiance que vous aurez en votre thérapeute est absolument primordiale et il est probable que celle-ci sera d’autant plus grande que votre thérapeute sera à l’aise avec ses outils.
Par ailleurs, il est heureux que les traitements psychologiques offrent aujourd’hui une multitude de possibilités. Il existe ainsi l’hypnose, l’EFT, la sophrologie, la méditation ….
Informations inspirées d’un article de Didier Havé. (Psychiatre quebec)
Merci !!!