
Quelques notions, quelques termes histoire de comprendre de quoi on parle ;-)
Un peu de psychologie ….
Traumatisme et l’état de stress post-traumatique (ESPT ou PTSD en anglais) Et Résilience
- Quelques notions -
Le traumatisme est lié à un événement qu'un individu a pu subir dans sa vie.
Il va s'inscrire dans les cellules de notre corps, c'est ainsi que le "toucher" dans un but thérapeutique, comme l'ostéopathie, peut libérer certains traumatismes.
La résilience est un terme qui concerne le post-traumatisme, mais qui n'a pas systématiquement lieu. (Selon les auteurs, le terme fait plus ou moins consensus)
Le traumatisme est un afflux de tensions externes (violence, maltraitance, guerre…) et/ou internes (chocs émotionnels) débordant les capacités de régulation psychique de l'individu.
L'afflux d'excitation/tension (interne/externe) provoqué par ce que vit la personne ne peut pas être métabolisé par son appareil psychique. Ce qui n’est pas métabolisé reste alors mémorisé, ancré.
Le filtre n'est pas opérant.
Un événement en soi n'est pas traumatique pour tout le monde. Chacun a une réponse différente en fonction de son vécu, de ses anciens traumatismes, de ses expériences …
La personne va se trouver en état de sidération (parfois progressivement par des défenses qui lâchent) par ce qu'il vit : le traumatisme est impensable, inconcevable, l'individu n'est pas en mesure d'accueillir, de comprendre et d'intégrer ce qui se passe.
On parle en psychanalyse de débordement pulsionnel et d'effraction du Moi.
“Le Moi est submergé par une excitation en excès qui déborde ses défenses, il y a un effroi et incompréhension de la situation." (Freud)
L’effroi pire que la peur, terme indissociable du traumatisme.
Un événement, en soi, n'est donc pas traumatique, en soi.
Ce qui est déterminant, c'est la façon dont l'événement est appréhendé, vécu, par l'individu, le traumatisme réalise une sortie de la séquence temporelle.
Mais par exemple si un enfant est soumis à des humiliations et des événements potentiellement traumatiques, et qu'il est soutenu dans sa famille ou par ses professeurs, et/ou ses amis il peut ne pas être traumatisé.
Le traumatisme est une mort qui ne sera jamais vraiment résolue, c'est sidérant et inacceptable. Si ce traumatisme n'est pas résolu, d'autres événements postérieurs peuvent y faites écho et donc renvoyer l'individu à son traumatisme originel et le bloquer à nouveau.
Il y a un avant et un après et cela peut changer et affecter les personnes qui y sont soumises.
Boris CYRULNIK : la valeur sociale donnée au traumatisme peut aider ou entraver la résilience.
En fonction des valeurs de la société, l'individu est jugé, commenté, parfois rendu acteur de ses violences. (Ex: une femme violée entend dire autour d'elle qu'elle l'a cherché, qu'elle met des jupes trop courtes,…) Ce jugement de valeur influence l'individu dans l'appréciation des dégâts qu'il a subit.
De même, si on dit que tel événement doit être trop dur, que c'est impossible de se remettre de ça, l'individu peut le croire. Il ne faut pas tomber dans le piège inverse et faire de certains drames des banalités parce qu'ils sont nombreux ou "courants".
L’état de stress post-traumatique (ESPT ou PTSD en anglais).
Reconnu en psychologie par la CIM 10, F43 – 1-6, comme un symptôme spécifique
Définition :
" Réponse différée ou prolongée à une situation ou à un événement stressant (de courte ou de longue durée), exceptionnellement menaçant ou catastrophique (menace sur la vie, sur l’identité) et qui provoquerait des symptômes évidents de détresse chez la plupart des individus (…) »
« Les symptômes typiques comprennent la reviviscence répétée de l'événement traumatique, dans des souvenirs envahissants (flash-back), des rêves ou des cauchemars ; ils surviennent dans un contexte durable « d’anesthésie psychique » et d’émoussement émotionnel, («j’ai arraché toute une partie de mes émotions et je les ai dénié, donc je suis tendu et j’ai peur qu’il arrive quelque chose mais je suis mou, il ne se passe rien lorsque l’on me demande d’expliquer, émotions monotone…) de détachement par rapport aux autres, d’insensibilité à l’environnement, anhédonie (= incapacité à éprouver du plaisir sur ce qu’on avait l’habitude d’aimer) et d’évitement des activités ou des situations pouvant réveiller le souvenir du traumatisme "
Les symptômes précédents s’accompagnent habituellement d’un hyperéveil neurovégétatif, avec hypervigilance (état traumatique sévère), état de « qui-vive » et insomnie, associés fréquemment à une anxiété, une dépression, ou une idéation suicidaire. La période séparant la survenue du traumatisme et celle du trouble peut varier de quelques semaines à quelques mois.
L’évolution est fluctuante, mais se fait vers la guérison dans la plupart des cas.
Dans certains cas, le trouble peut présenter une évolution chronique, durer de nombreuses années, et entraîner une modification durable de la personnalité.
(il y a un avant et un après chez des gens traumatisés)
La résilience
En physique, elle désigne la capacité d'un matériau à endurer un choc sans altérer sa forme ni sa structure.
Etymologiquement, "resilare" signifie rebondir
En psychologie, on aime parler de résilience pour indiquer que toute personne victime d'un événement traumatisant peut trouver les ressources dont elle dispose en interne pour se relever d'un traumatisme qui l'aurait mis à terre.
C'est tout l'art des thérapies brèves qui vont aider et accompagner la personne pour passer de victime de sa vie à responsable, redevenir maître du jeu, pour ne plus subir mais agir !
Si vous souhaitez en savoir plus, si vous souhaitez attraper ma main pour qu'on avance ensemble, ou si vous avez besoin d'une oreille et écoute attentive ... N'hésitez plus ! Contactez-moi !
Pour aller un peu plus loin je vous livre ici quelques notions tirées d'expériences autours de la résilience et si vous voulez lire un auteur particulièrement symbolique de nos capacités de résilience je vous conseille :
Henris PARENS Retour à la vie
Boris CYRULNIK Je me souviens
Mais il y en a bien sûr ... Beaucoup d'autres !
Les expériences d'autrui sur leur capacité de résilience
nous permettent au moins de nous rappeler que ....
C'est possible !!
Si vous souhaitez aller encore plus loin sur ce concept de la résilience, voici quelques plusieurs approches scientifiques :
WERNER & SMITH (1982) "vulnerable but invincible" - expérience
Etude longitudinale de près de 30 ans conduite auprès de près de 700 enfants vivant dans des conditions de grande précarité sur l'île Kowaï (Hawaï) environs 1 enfant sur 10 ne présentera pas de pathologies ni de difficultés sociales.
L'étude commence quand la mère est enceinte de l'enfant à naître. Il y a de nombreux processus expérimentaux au long de la vie de l'enfant, plus rapproché lorsqu'il est petit. La résilience à de nombreuses facettes : elle peut concerner le niveau de revenu, le taux de dépressions, les maladies chroniques, la réussite scolaire, sociale,… Plus le nombre de critères est élevé plus le nombre de résilients baisse, car certains ne sont "résilient" que dans un domaine, ou deux, mais pas dans les douze mit en place par Werner & Smith.
Attention : les processus expérimentaux impliquent la présence des chercheurs, de jeux tests pour l'enfant, ce qui a forcément un impact sur son développement car on lui accorde un peu d'attention en plus. C'est donc une recherche-action.
Deux types de facteurs favorisant la vulnérabilité :
- Une surexposition aux événements stressants (excédant les capacités d'ajustement)
- Un réseau social inadéquat (n'aidant pas à faire face à ces événements stressants)
- La résilience n'est pas dépendante d'un attachement sécure, mais celui-ci aide particulièrement à la résilience.
Critères définis de la résilience :
1 - Aspect multidimensionnel de la résilience : plus les critères de traumatismes sont nombreux, moins on relève d'enfants résilients
2 - C'est un processus et non un état. La résilience n'est pas innée, et elle n'est pas continue, c'est un processus impliquant certains échecs (des bas) et certaines réussites (des hauts). Elle est donc relative.
LA RÉSILIENCE : DEFINITION → Block, 1980
"capacité d'adaptation aux circonstances variables et aux contingences environnementales, l'analyse du niveau de correspondance entre les exigences situationnelles et les possibilités comportementales, et l'utilisation souple du répertoire disponible de stratégies de résolutions de problèmes.”
La résilience fait ici partie de l'être : il saura s'adapter et réussir à toutes les épreuves de la vie.
LA RÉSILIENCE : PROCESSUS → Luthar, Cicchetti et Better, 2000
"réfère à un processus dynamique comprenant l'adaptation positive dans le cadre d'une adversité significative"
LA RÉSILIENCE : RÉSULTAT → Masten, 2001
" La résilience réfère à une classe de phénomènes caractérisés par de bons résultats au dépit de menaces sérieuses pour l'adaptation ou le développement."
LA RÉSILIENCE : MÉCANISMES appris dans l’enfance
Selma FRAIBERG " les mécanismes de défense pathologiques dans la première enfance" : (-15mois)
- évitement (mère comme un stimulus négatif, l'enfant l'évite)
- réaction de gel (état de stupeur, immobilité)
- la lutte : les enfants résistent aux sollicitations maternelles. Essayent de s'échapper.
- les transformation de l'affect (quand les affects de déplaisir et de plaisir sont inversés, et se transforment)
- l'inversion des attitudes (agressivité contre la mère, l'enfant la cherche et se blesse pour la faire venir)
Les mécanismes de la résilience chez l'enfant :
- sublimation (détourner la pulsion vers des buts socialement acceptables)
- Intellectualisation (plus on a de ressources intellectuelles pour faire des liens, plus il y a possibilité de résilience chez l'enfant)
- Recours à l’imaginaire et capacité de rêverie
- Idéalisation (plus l'entourage et l'environnement est fragile, plus l'enfant va investir fortement des points petits, mais solides)
- Hyper maturation (pour l'enfant, processus de progression, de maturation rapide, altérant à l'insouciance de l'enfance)
- Parentification (la plupart des résilients prennent la place des parents, ou prennent une place que ses parents valorisent)
- Distanciation humour (les gens sont dégagés dès qu'ils sont à distance, ils sont sortis de leur peur. Tournent leurs peurs en ridicule)
- Altruisme (les résiliant s'occupent des gens, prennent soin, deviennent à leur tour tuteur de résilience)
- Solution déficitaire provisoire (un aspect du processus de résilience transitoire, faire soupape, décompresser, lâcher sur un point, alors que tous les autres sont au top, pour compenser, équilibrer.)
Resilience in child maltreatment victims → MRAZEK (1987)
- Une mise en condition rapide à l'égard du danger
- Une maturité précoce
- Une dissociation des émotions
- La capacité à se procurer des informations
- La capacité à former des liens avec d'autres personnes pour les utiliser aux fins de survie, et le maintien de ces liens.
- Une anticipation positive de ce qui va se passer
- La capacité de prendre des risques
- La conviction d'être aimé
- La compréhension structurée des expériences douloureuses subis
- L'altruisme
- Une bonne dose d'optimisme et la capacité d'espérer.